Planté avec soin, avec a mour,
Pour abriter du soleil nos vieux jours,
Déployé en un immense parapluie,
Il sourit quand tombe la pluie.
L'été tout blanc il est fleuri;
J'entoure de mes bras ses rameaux jolis,
Je respire ses fleurs, le soir, le matin,
Je les embrasse ...c'est enfantin !
Visage enfoui dans les grappes parfumées,
Est-ce un peu de toi que j'étreins ?
Témoin d'un bonheur parti en fumée,
Je l'aime mon arbre, il était ...le tien !
Ne peux-tu le voir, si beau, si fort,
Quand dans l'éther pour toujours tu dors ?
Que ne suis-je oiseau ? ...y bâtir un nid,
Bien haut dans le ciel, y lancer mon cri !
Clamer dans le vent, sans souci des gens,
Et parodiant quelque peu Brassens :
"Auprès de notre arbre nous vivions heureux"
Pourquoi, pourquoi avoir déjà fermé les yeux !
Marielle
(Poème n°10 du recueil "Au fil du temps volent mes pensées" )