Dans la tourbe du soir les branches d’un platane
Battent des souvenirs arrachés à l’espoir
Sous le poids d’un serment fumant d’un encensoir
Dont les chaînes d’argent ont charmé la gitane.
Une ombre travestie au bruit d’une pavane
Glisse au bord d’un canal comme un grand abreuvoir
Où des barges en bois dévorent le miroir
De l’onde déguisée en papier cellophane.
Quelques rares corbeaux fardés de déraison
Quittent la berge en feu pour un trou de prison
Creusé dans le silence au pied d’une muraille.
Or sous ces mots de verre empilés sous le vent
On devine déjà les pages d’un couvent
Qu’un chemin de fortune a recouvert de paille.
Francis Etienne Sicard Lundquist