Je ne saurai jamais les mains qu'elle a serrées
Pas plus que les regards ni même les épaules
Où elle aura flotté comme vent dans les saules
Jusqu'à en être douce aux courbes étirées.
Je ne verrai jamais les rendez-vous galants,
Les jours pour le glisser et les nuits pour le dire,
Ces mots qu’auront laissés les traits de son sourire
Sur la bouche de l'autre et ses contours brûlants.
Elle enverra au loin ainsi qu’une falaise
Les chants d’une herbe folle échappés d’un soupir,
D’un battement de cœur à n’en jamais finir.
Elle oubliera mes pas sur le front de la glaise,
Ce verbe à la dérive animé par l’envie
De joindre par la mer la Pangée de sa vie.
Emmanuel YVES