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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 23:00

  Deux-coeurs-2.JPG

Les heures sont des fleurs l'une après l'autre écloses
Dans l'éternel hymen de la nuit et du jour ;
Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses
Et ne les donner qu'à l'amour.

Ainsi que de l'éclair, rien ne reste de l'heure,
Qu'au néant destructeur le temps vient de donner ;
Dans son rapide vol embrassez la meilleure,
Toujours celle qui va sonner.

Et retenez-la bien au gré de votre envie,
Comme le seul instant que votre âme rêva ;
Comme si le bonheur de la plus longue vie
Était dans l'heure qui s'en va.

Vous trouverez toujours, depuis l'heure première
Jusqu'à l'heure de nuit qui parle douze fois,
Les vignes, sur les monts, inondés de lumière,
Les myrtes à l'ombre des bois.

Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines ;
Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
Rajeunit l'autre sang qui vieillit dans vos veines
Et donne l'oubli du passé.

Que l'heure de l'amour d'une autre soit suivie,
Savourez le regard qui vient de la beauté ;
Être seul, c'est la mort ! Être deux, c'est la vie !
L'amour c'est l'immortalité !

 

Gérard de Nerval ( 1808/1855 )

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 23:00


Vous n'avez pas atteint votre idéal ?
Les destins sont souvent contraires ...
Vous avez raté l'entrée du bal ?
Gardez l'espoir ...Ne restez pas au vestiaire.

Regardez les fleurs, les oiseaux,
Souriez à un rayon de soleil ...
Là-bas vous attend, peut-être, le bateau
De la chance ...sous un autre ciel !

Levez haut la tête, sans douter, sans effroi,
Vous verrez refleurir les printemps;
Dans votre âme il y aura du bleu et l'émoi
Des merveilleux souvenirs de vos vingt ans !

Et vous serez jeune ... à l'infini,
Par tout ce qui est beau et grand.
Avec le message de la nature, de la poésie,
Votre vie toujours, ira de l'avant ! 

                                                          Marielle


( N°26 du recueil "Du rire aux larmes" )
"Inspiré d'une morale du général Mac Arthur -1945"

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 23:00

Beau-jardin-taille.jpg 

 Dans le jardin taillé comme une belle dame,
Dans ce jardin nous nous aimâmes, sur mon âme !
Ô souvenances, ô regrets de l'heure brève,
Souvenances, regrets de l'heur. Ô rêve en rêve

Et triste chant dans la bruine et sur la grève.
Chant triste et si lent et qui jamais ne s'achève,
Lent et voluptueux, cerf qui de désir brame,
Et tremolo banal, aussi, de mélodrame :

C'est la table rustique avec ses nappes blanches
Et les coupes de vins de Crète, sous les branches,
La table à la lueur de la lampe caduque ;

Et tout à coup, l'ombre des feuilles remuées
Vient estomper son front bas, son front et sa nuque
Gracile. La senteur des fleurs exténuées
S'évapore dans les buées
Hélas ! Car c'est déjà la saison monotone,
L'automne sur les fleurs et dans nos coeurs l'automne.
Et ce pendant qu'elle abandonne
Ses doigts aux lourds anneaux à ma lèvre, j'écoute,
J'écoute les jets d'eau qui pleurent goutte à goutte.

 

Jean MOREAS

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 23:00


Sur le chemin du cimetière
On accompagnait la "doyenne"
Ce jour de mars, le dix-neuvième.
Les langues allaient caquetant ...
Pensez-donc, une presque centenaire
"L'Emilienne" avait bien fait sont temps !

Son temps, quel temps ? Ont-ils un "temps"
Ceux qui nous ont bercé,
Et que l'on a bercé,
Même auraient-ils cent ans;
Pour nous ils sont autant,
Et le vide plus profond, plus grand !

Et tournaient dans ma tête,
Ses robes fleuries, ses mines coquettes,
Son amour de la vie, dans son siège à roulettes ...
Je la revoyais, fixer sur sa pèlerine
Un bijou ...et fredonner en sourdine,
Sans souci de sa voix un peu ...chevrotine !

Dans le silence du cimetière,
Après la dernière prière,
Sous ce soleil quelle aurait aimé,
De révolte au coeur et d'émotion mêlées,
Entre la terre béante, sur la bière cirée,
En un dernier hommage, un bouquet j'ai jeté !

                                           Marielle

                                          
             
  A mon amie Annie en souvenir de son aïeule.

( Poème n°9 du recueuil "Au fil du temps vole mes pensées" )

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 23:00

Joueur-de-flute-copie-1.jpg 

 Une flûte au son pur, je ne sais où, soupire.
C'est dimanche. La ville est paisible, il fait bleu ;
Et l'âme à qui l'azur semble toujours suffire
Bénit le soir tombant et la bonté de Dieu.

Pourtant cet air qui pleure au fond du crépuscule,
Là-bas, chez des voisins, ce dimanche d'été,
Cet aveu sans espoir qu'une flûte module,
A l'entendre, mon coeur se fond de volupté.

J'imagine une main de femme, longue et pâle,
Dont les doigts inégaux promenés sur le buis
Font tendrement canter la peine qu'il exhale.
J'imagine des yeux pensifs, au ciel enfuis ;

Et, songeant à ce coeur qui dit sa solitude
Sous les berceaux ombreux d'un jardin d'alentour,
Dans le mur qui se dresse entre nous, sombre et rude,
M'apparaît le destin ennemi de l'amour.

Charles GUÉRIN

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 23:00




Mes pensées volent
Et file le temps
Et passe le temps
Les souvenirs errent  ...et s'envolent.

Une image un instant se pose,
Amère ou charmeuse s'éveille la Muse,
Délie au bout des doigts et diffuse,
Quelques vers ou une prose.

J'y retrouve des joies sereines,
Des amitiés lointaines,
Ou des amours enfouis;
Parfois quelques larmes, aussi.

C'est la muse en dérive,
Mais c'est la poésie,
Une tranche de notre vie
Légère et fugitive ...
Qu'il faut saisir au vol !

                             Marielle

(P
oème n°21 du recueil"Au fil du temps volent mes pensées")

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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 23:00

 

Petite-marchande-de-fleur---3.JPG

 

 Elle nous proposa ses fleurs d'une voix douce,
Et souriant avec ce sourire qui tousse.
Et c'était monstrueux, cette enfant de sept ans
Qui mourait de l'hiver en offrant le printemps.
Ses pauvres petits doigts étaient pleins d'engelures.

Moi je sentais le fin parfum de tes fourrures,
Je voyais ton cou rose et blanc sous la fanchon,
Et je touchais ta main chaude dans ton manchon.
Nous fîmes notre offrande, amie, et nous passâmes ;
Mais la gaîté s'était envolée, et nos âmes
Gardèrent jusqu'au soir un souvenir amer.

Mignonne, nous ferons l'aumône cet hiver.

 

François COPEE

 

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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 23:00

 cerises-grape.gif

 

 Quand nous en serons au temps des cerises,
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur.
Quand nous en serons au temps des cerises,
Sifflera bien mieux le merle moqueur.

Mais il est bien court, le temps des cerises,
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles.
Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises,
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.

Quand vous en serez au temps des cerises,
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Evitez les belles.
Moi qui ne crains pas les peines cruelles,
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour.
Quand vous en serez au temps des cerises,
Vous aurez aussi des chagrins d'amour.

J'aimerai toujours le temps des cerises :
C'est de ce temps-là que je garde au coeur
Une plaie ouverte,
Et dame Fortune, en m'étant offerte,
Ne saurait jamais calmer ma douleur.
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur.

 

 

             Jean-Baptiste CLEMENT   ( 1837/1903 )

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 23:00

Chateau-de-sable.jpg

 

 Si je fais couler du sable
De ma main gauche à ma paume droite,

C'est bien sûr pour le plaisir
De toucher la pierre devenue poudre,

Mais c'est aussi et davantage
Pour donner du corps au temps,

Pour ainsi sentir le temps
Couler, s'écouler

Et aussi le faire
Revenir en arrière, se renier.

En faisant glisser du sable,
J'écris un poème contre le temps".

Eugène Guillevic dans Art Poétique,

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 23:00



Si douces étaient tes mains ...
Tes mains si belles ...si blanches.
Tes mains qui pétrissaient le pain,
Qui dosaient le levain,
Et fardaient l'offrande du dimanche !

Tes mains aux longs doigts de magicien,
Tes mains recevant notre première née,
Et tant de nuits la berçant dans tes mains.
Puis dans son berceau tendrement déposée,
Tu partais au "pétrin" dans le petit matin.

Si l'usure du temps, estompe les traits,
Que l'éclat de tes yeux s'est éteint à jamais,
Que ton âme vole vers les voûtes lointaines,
Dans ma mémoire tremblante, incertaine,
        Restent gravées, tes chères mains de porcelaines !

                                                            Marielle


( N° 29 du recueil "Romance" )

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