28 mai 2012
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Une ombre... Et le soir égoïste
Qui tombe... Et dans cette heure vide,
Le vol muet d'un oiseau triste.
La douce erreur tremble et se lève...
Au temps, nulle âme dérobée,
Mais l'écho suranné du rêve.
Mais le parfum des badinages,
Des désirs légers et folâtres;
Mais le souci des yeux moins sages.
Nul charme au présent qui le nie
S'il n'est d'humeur mélancolique,
Plaisirs... plaisirs... Monotonie!
Quel oiseau muet vous effleure,
Ame dupe et mystérieuse?
Une heure passe... Et puis une heure...
Renée de Brimont
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Poésie
27 mai 2012
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Lundi 2 juin 1941
C'est durant la longue ascension
Vers la chapelle Saint Michel de Cousson,
Près de Dignes, un lundi de la Pentecôte,
Que le destin allait placer côte à côte
Candide et Violette
Tout près de la source où les gorges se désaltéraient
Apparut à ses yeux la muse de ses pensées.
Les regards s'échangèrent,
Les mains se croisèrent,
Le voeu de s'unir dans l'année
Fut promptement formulé.
La guerre en décida autrement
Les plongeant dans le tourment,
Mais ils ont fêté leurs noces de diamant,
Envers et contre tous les événements.
Violette
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Poésie
26 mai 2012
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Indifférente aux promeneurs du soir,
Passant parfois sans même les voir;
Je flane en glanant sur la corniche,
Quelque doux souvenirs, où mon oeil se niche.
Je caresse ce chien,
Lui dit un mot gentil
En suivant mon chemin.
Le maître en est tout marri,
Et moi, intérieurement je ris.
Revoyant tes retours de promenade,
Quand des dames avaient complimenté "Muscade".
Et toi, quelque peu déconfit,
Comme le monsieur d'aujourd'hui !
Tu disais : "ma chienne
A bien eu du succès,
Mais moi rien, la graine ..."
Taquine, je blaguais
Ton manque de succès !
Nous en rions ensuite de ces petits riens ...
De ces taquineries de gamins heureux,
De deux vieux gamins si heureux...si heureux ....
Marielle
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Poésie
25 mai 2012
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De ta nuit à la mienne
De ta nuit à la mienne, résonne
L’hiver où s’épuise le mouvement,
La peur qui ondule et ronronne
Sur le trottoir froid de ce temps.
Si les lames du destin serpentent
Au cœur de vieilles supercheries,
L’étau se resserre sur cette pente
Qui nous entraîne au fond du puits.
Le vieux château de sable grelotte
Il aurait suffi que l’été s’installe.
Derrière la fenêtre de ma roulotte
Une chaise vide est là, bancale.
A explorer le ciel où perce le rêve
J’entends le bavardage des étoiles
Qui courent en vain vers la grève
Où la main de l’aube étend sa voile.
Dans l’immobilité qui me chuchote
Son silence et ses regrets hypocrites
La voix frêle des lendemains radote
Qu’il faut résister à la nuit qui palpite.
S’échapper de la paroi où les essaims
De nos cauchemars butinent l’espoir
Pour respirer les bouffées du matin
Et écrire avec l’encre de la victoire
Sedna
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Poésie
24 mai 2012
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Leurs
confettis de miel jonchent de leur couleur
Les plaines et les bois où se blottit dans l’ombre
Un morceau de ciel bleu qu’un gros nuage encombre
De sa barbe de mousse à l’étrange pâleur.
En chatouillant le vent d’un doigté de jongleur
Elles coiffent les champs de leurs chapeaux sans nombre,
Et rallument la nuit à leur corolle sombre
D’une étincelle d’or qui court comme un voleur.
Sous leur masque de soie au jeu de la marelle
Elles trichent parfois sur une passerelle
Qui traverse le soir jusqu’au bord des chemins.
Mais c’est dans les bouquets que niche leur tendresse
Pour donner au printemps ce délice d’ivresse
Qui grise les enfants d’un parfum de jasmins.
Francis Etienne Sicard
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23 mai 2012
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Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis.
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle.
Tu vois, je n'ai pas oublié...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.
C'est une chanson qui nous ressemble.
Toi, tu m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie.
Je t'aimais tant, tu étais si jolie.
Comment veux-tu que je t'oublie ?
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais,
Toujours, toujours je l'entendrai !
J. PREVERT/ Y.MONTANT
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11 mai 2012
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Pour notre pays...Liberté !
Pour nous deux, un merveilleux été!
Pour dans tes yeux cette lumière,
J'engageais ma vie toute entière.
Et caressant tes beaux cheveux,
D'ébène, si noir et si soyeux,
Entre mes doigts, tout doucement,
Je laissais s'écouler le temps.
Pense-tu que c'était hier ?
De la vie c'est déjà l'hiver.
Sur nos front un nuage de neige,
Du poids des ans, ne nous nous protège.
Si rare sont tes doux cheveux,
Quelques fils blancs toujours soyeux.
Entre nos doigts tout doucement ,
Bien trop vite a coulé le temps !
Marielle (Souvenance de l'année 1945 )
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10 mai 2012
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23:00
Cirque d'Enfer, que les déluges, la tempête
Ont modelé, chaos de mornes décharnés
Et d'abîme sans fond dont les flancs calcinés
Suent le soufre et Satan du pied jusques au faîte !
Cirque de Purgatoire, où les humains, les bêtes,
A l'exil, à la peur, à la faim condamnés,
Languissent, expiant le bonheur d'être nés
Sur un sol, sous un ciel aux incessantes fêtes !
Cirque de Paradis, où mon âme et mes yeux
Retrouvent un Eden, où les monts glorieux
Érigent dans l'air bleu leurs cimes immortelles !
O cirque, qui confonds le laid et la splendeur,
Pour toi seul, s'uniront, battant comme des ailes,
Éperdument, mon sang, mon esprit et mon cœur !
Louis OUZOUX
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Poésie
9 mai 2012
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23:00
Qand le soleil d'été se découvre, émergeant
Du soyeux reposoir que font les brumes floches,
Quand l'angélus chanteur va réveiller les cloches,
Les blés décolorés sont en paille d'argent.
Avec douze chevaux, midi, criant la faim.
Galope dans les champs que sa face irradie,
Au feu jaune volant de sa torche brandie.
Les blés chauds, rallumés, sont en paille d'or fin.
Quand la pourpre grandit, dans le jour décroissant.
Que le soir pâmé tremble, et que les vapeurs bougent.
On voit, dans le couchant, frémir leurs ondes rouges;
Les blés incendiés sont en paille de sang.
Et par les claires nuits que la lune consacre,
Avec leur flux glacé sous son œil souriant,
Leurs épis qu'elle change en perles d'Orient,
Les blés décolorés sont en paille de nacre.
Marguerite BURNAT PROVINS
( 1872/1952 )
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8 mai 2012
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23:00
Echappé de la nuit par la bouche d’un ange
Le soleil emmuré dans une bulle d’air
Flotte au dessus de rocs dont la pulpeuse chair
Palpite de soupirs aux lèvres d’une orange.
De flammèches de brume encore dans un lange
Jaillissent des torrents gonflés d'un bruit d’éclair
Que des cascades d’or aux pantoufles de vair
Eparpillent partout comme des feux de grange.
Des touffes de lavande au parfum de cristal
Mêlent à leurs cheveux des éclats de métal
En griffonnant des mots sur des bouteilles d’encre.
Et sous un castelet en bois de tamarin
Une étoile oubliée à l’allure de cancre
S’endort dans le giron d’un brin de romarin.
Francis Etienne
Sicard
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