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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 23:00

  images-Van-Gogh-soleil-juillet-.jpg

Les voici revenus, les jours que vous aimez,
Les longs jours bleus et clairs sous des cieux sans nuage.
La vallée est en fleur, et les bois embaumés
Ouvrent sur les gazons leur balsamique ombrage.
Tandis que le soleil, roi du splendide été,
Verse tranquillement sa puissante clarté,
Au pied de ce grand chêne aux ramures superbes,
Amie, asseyons-nous dans la fraîcheur des herbes ;
Et là, nos longs regards perdus au bord des cieux,
Allant des prés fleuris dans l’éther spacieux,
Ensemble contemplons ces beaux coteaux, ces plaines
Où les vents de midi, sous leurs lentes haleines,
Font des blés mûrissants ondoyer les moissons.
Avec moi contemplez ces calmes horizons,
Ce transparent azur que la noire hirondelle
Emplit de cris joyeux et franchit d’un coup d’aile ;
Et là-bas ces grands bœufs ruminants et couchés,
Et plus loin ces hameaux d’où montent les clochers,
Et ce château désert, ces croulantes tourelles,
Qu’animent de leur vol les blanches tourterelles,
Et ce fleuve paisible au nonchalant détour,
Et ces ravins ombreux, frais abris du pâtour,
Et tout ce paysage, heureux et pacifique,
Où s’épanche à flots d’or un soleil magnifique !…

O soleils de juillet ! ô lumière ! ô splendeurs !
Radieux firmament ! sereines profondeurs !
Mois puissants qui versez tant de sèves brûlantes
Dans les veines de l’homme et les veines des plantes,
Mois créateurs ! beaux mois ! je vous aime et bénis.
Par vous les bois chargés de feuilles et de nids,
S’emplissent de chansons, de tiédeurs et d’arômes.
Les arbres, dans l’azur ouvrant leurs larges dômes,
Balancent sur nos fronts avec l’encens des fleurs
Les voix de la fauvette et des merles siffleurs.
Tout est heureux, tout chante, ô saison radieuse !
Car tout aspire et boit ta flamme glorieuse.
Par toi nous vient la vie, et ta chaude clarté
Mûrit pour le bonheur et pour la volupté
La vierge, cette fleur divine et qui s’ignore.
Dans les vallons d’Éden, sereine et pure encore,
Sous tes rayons rêvant son rêve maternel,
A l’ombre des palmiers Ève connût Abel.
Abel dans ses enfants en garde souvenance.
Aussi, quand brûle au ciel ta féconde puissance,
O mère des longs jours ! lumineuse saison !
Oubliant tout, Caïn, l’ombre, la trahison,
La race enfant d’Abel, fille de la lumière,
Race aimante et fidèle à sa bonté première,
Avec l’onde et la fleur, avec le rossignol,
Ce qui chante dans l’air ou fleurit sur le sol,
S’en va disant partout devant ta clarté blonde :
« Combien tous les bons cœurs sont heureux d’être au monde ! »

Et moi, je suis des leurs ! Épris d’azur et d’air,
Quand ton astre me luit dans le firmament clair,
Avant midi j’accours, sous l’arbre où tu m’accueilles,
Saluer en plein bois la jeunesse des feuilles !
Là, dans l’herbe caché, seul avec mes pensers,
J’ai bien vite oublié les mauvais jours passés.
Sous les rameaux lustrés où ta clarté ruisselle,
Je bois en paix ma part de vie universelle.
Les sens enveloppés de tes tièdes réseaux,
J’écoute autour de moi mes frères les oiseaux ;
Avec l’herbe et l’insecte, avec l’onde et la brise,
Sympathique rêveur, mon esprit fraternise.
Voilé d’ombre dorée et les yeux entr’ouverts,
L’âme pleine d’accords, je médite des vers.
Mais si, comme aujourd’hui, ma pâle bien-aimée
M’a voulu suivre au bois, sous la haute ramée,
Si ma charmante amie aux regards veloutés
A voulu tout un jour, pensive à mes côtés,
Oubliant et la ville et la vie et nos chaînes,
Boire avec moi la paix qui tombe des grands chênes ;
Sur les mousses assis, mon front sur ses genoux,
Plongeant mes longs regards dans ses regards si doux,
Ah ! je ne rêve plus de vers !… Sous son sourire
Chante au fond de mon âme une ineffable lyre ;
Et des arbres, des fleurs, des grâces de l’été,
Mon œil ne voit, mon cœur ne sent que sa beauté !
Et dans ses noirs cheveux glissant un doigt timide,
J’y pose en frémissant quelque beau lys humide ;
Et, muet à ses pieds, et sa main sur ma main,
J’effeuille vaguement des tiges de jasmin ;
Et leur vive senteur m’enivre, et sur notre âme
Comme un vent tiède passe une haleine de flamme !…

O flammes de juillet ! soleils de volupté !
Saveur des baisers pris dans le bois écarté !
O chevelure moite et sous des mains aimées
S’épandant sur mon front en grappes parfumées !
Des fleurs sous la forêt pénétrante senteur,
Arbres de feux baignés, heures de molle ardeur,
Heures où sur notre âme, ivre de solitude,
Le calme des grands bois règne avec plénitude ;
Tranquillité de l’air, soupirs mystérieux,
Dialogue muet des yeux parlant aux yeux ;
Longs silences coupés de paroles plus douces
Que les murmures frais de l’eau parmi les mousses ;
O souvenirs cueillis au pied des chênes verts,
Vous vivez dans mon cœur. Vous vivrez dans mes vers !

 

Auguste Lacaussade, Poèmes et Paysages

 

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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 23:00

 

images-bouquet-de-E.H-Gauchois-.jpg

Dimanche

 

Entre les rangées d'arbres de l'avenue des Gobelins
Une statue de marbre me conduit par la main
Aujourd'hui c'est dimanche les cinémas sont pleins
Les oiseaux dans les branches regardent les humains
Et la statue m'embrasse mais personne ne nous voit
Sauf un enfant aveugle qui nous montre du doigt.

 

J. Prévert.

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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 23:00

images-Van-gogh-pour-F.E.jpg

 

 

Fripant le coeur d’un roc la source d’un ruisseau

Bourgeonne sous le sable et frétille de joie.

Veuille une fleur du jour que la montagne choie

Entre le ciel gourmand et les rides de l’eau !

 

Un oiseau assoiffé coiffe de son chapeau

Le miroir frémissant où le soleil flamboie,

Et picore innocent la douceur de la soie

Qui glisse à l’infini sous les plis d’un manteau.

 

Puis le courant emporte un reste de feuillage

Dont la sombre couleur tache le maquillage

D’un galet caressé par des bouts de cristal.

 

Le rêve alors s’émousse et se fond sous la langue

Déshabillant les mots de leur fraîcheur de mangue

Sans briser le plaisir d’un charme matinal.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 23:00

images-Monet-.jpg

 

 

Ma poésie, ainsi qu’un jeune arbuste en fleurs,
Se couronne parfois d’éclatantes couleurs.
Quand son front, effleuré des ailes de l’aurore,
Sent frissonner sa feuille et ses bourgeons éclore ;
Quand tout son être ému, touché par le soleil,
Sent monter et courir la sève du réveil,
Soudain comme un bouton son feuillage se brise
En grappes de parfums, et s’ouvre sous la brise ;
Et, secouant dans l’air des nuages d’odeurs,
Sa tête, où de la nuit tremblent encor les pleurs,
Laisse aller au zéphyr, comme une molle ondée,
Strophe éclose et senteur, la fleur d’or et l’idée.
Et de sa chaude écorce où tout vibre à la fois,
Et de sa verte cime aux frémissantes voix,
Et de sa feuille humide, et de ses grappes mûres,
S’épandent dans les airs d’ineffables murmures ;
Et de l’arbre-poète, aux rameaux inspirés,
Les fruits disent : « Aimez ! » et les fleurs : « Espérez ! »

    Auguste LACAUSSADE

 

Je suis en panne de livebox poour quelques jours

à bientot

Marielle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 23:00

images-van-gogh-homme-en-pleurs.jpg

Sur la grève des paupières

Parmi les herbes hautes des cils

Noyées dans le flot doux et salé des émotions,

Des remouds de la vie,

Qui transportent les douleurs,

Les joies,

D’ici et d’ailleurs,

Quelque soit les âges.

Les hommes reposent leurs peines

Sur sa berge,

En sanglots ou à grands cris,

Ou,

Noient leurs chagrins dans son lit

Le crime de la sensibilité,

Et des remords.

 

Au bord des larmes

Monte la colère,

L’impuissance ou la peur

Le deuil qui s évapore dans un mouchoir

Et le coton ne suffit pas pour retenir la digue

Alors,

Le fleuve déborde et roule

Jusqu’à la pointe des pieds

Attendant un consolateur

Pour faire pousser  un peu d’espoir

Un sourire,

Et soupirer le soulagement de la fin.

 

Georges COCKS (Guadeloupe)

 

En exclusivité pour les lecteurs de Marielle

 

 

 

Information sur l'auteur  " Mes Livres édités : Kala-pani, Carnet de route, Souvenirs d'antan de la Guadeloupe, Lettres et aquarelles, Ramdam des mots, Rue François Arago, roman policier, Les lettres D'Eloîse,
roman d'amour.

Disponible chez Fnac, chapitre.com, Alapage, Decitre, rue du commerce, cdiscount..., disponible en E-book à petits prix sur Amazon, Edition Bod.fr. "

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 23:00


Manéges
Et tounent, tournent les manèges,
Chevaux de bois, musique et flonflons,
Sur la grande place, sous les lampions.

Et tournent, tournent les "pur sang",
Les robes "bai", les robes "grège"
Sur les pelouses, à Enghien, à Longchamp.

Et tournent et ronflent les moteurs,
Chevaux de fer, chevaux vapeur
Sur les pistes, Magny-Cours ou Le Mans.

Et tourne, tourne la roulette,
Celui qui perd, crie ...sortilége,
Celui qui gagne, entasse les palettes.

Et toujours, tournent les manèges.
Tourne la Terre, savant stratège;
Tournent les moulins, tounent les vents;
Et de la vie, tournent les ans ...!

                                    Marielle

( N° 29 de "aux couleurs du temps" )

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21 juillet 2012 6 21 /07 /juillet /2012 23:00

images-Roses-et-jasmins-Renoir.jpg

 

Dans le ciel pur où tu t'envolais,

Compagne d'exil, colombe innocente,

Dans les champs où les feux follets,

Ces fleurs que le vent tourmente,

Venaient nous surprendre au bord des chemins,

Dans la forêt aux ombres heureuses

Je reconnaîtrai de loin ces jasmins

Dont vous parfumiez vos doigts, ô charmeuse,

Et je vous suivrai comme aux plus beaux jours

Au-delà du monde et de la pensée

Jusqu'à l' autel où la table est dressée

Qui doit consacrer nos jeunes amours.

 

(Claude Fourcade adaptation Marielle )

 

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 23:00

images-Lamartine-voyage-en-orient-.jpg 

 

Témoin
Chacun l'a vécue
Une histoire de terre revendiquée
De rêve désemparé
D'habitation carbonisée
D'effort blessé
- - - - - -

Rosée du chemin
Quand tu lèches le grand matin
Gonfle nos vies entre tes mains
Nous t'aimons libre
Rosée du chemin
 

 

Sans cesse tu renais
Dans la magie d'un monde aîné
Amour et longue nuit
Crache ton venin sur ces murs de béton
Frappe du poing et que gicle ton sang
Tiens-toi debout, à genoux sur ton ombre
Respecte le danger et ne souffre jamais
Le premier respire avec dignité
Le second renifle sa fierté
Le troisième cherche
Trouve
Chaussure à son pied
Dans cette terre plus qu'ailleurs
Respecte et ne doute jamais.

 

Denis Pourawa

 (extraits de l'ouvrage "Entre voir : les mots des murs" -

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18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 23:00

 

Couple au jardin 

Quand la caresse de tes yeux
Supprime de ma mémoire
Le jour et la nuit

Quand tes bras si doux
Si frêles si forts
Me protègent de tous les assauts

Quand ta bouche
Au sourire blanc et rose
Se pose sur mon front

Quand tes seins
Comme des fleurs de secret
Font un nid à mon visage

Une ombre douce me recouvre

Mes angoisses sont jetées au soleil
Le silence douillet
Inondé de ta présence
Me comble de certitudes

Je n'ai plus peur
De la course inexorable de l'horizon.

 

BEREGE.

 

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 23:00

images-Solitude-.jpg

 

 

 

  Noyée dans un univers sans lumières,

Sans couleurs, sans devant ni derrière;

Sans face, je ne sais même pas qui je suis,

Je n’ai que la solitude comme seule amie.

 

Une maladie dans laquelle je croupis;

Nuit et jour, comme un fœtus je me blottis.

Dans ce cocon, je me suis faite l’ennemie

Du monde extérieur dans lequel je vis.

 

Le regard des autres dévoile ma nudité

Et ma honte est si difficile à porter,

Alors, dans les livres, j’ai traîné mon fardeau

Et la nuit, je le nettoie de mes sanglots.

 

Dans la solitude je me suis couchée,

Dans ce froid où je ne peux me réchauffer,

Qu’aux feux des visages, des sourires des idées,

D’où j’aurais pu me tisser des liens d’amitié.

 

Georges Cocks

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