24 janvier 2013
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O terre ! Ah qu'il fait bon naître sur ton vaisseau
Vivre sur tes rivages.
Nos corps sont ta substance et tes flancs nos berceaux,
La vie est ton ouvrage.
Les cieux aux larges ondes
Te porte toute ronde
Autour du clair soleil, en présence des mondes.
O Patrie vieille terre où nous chantons ce soir
Tu nous défends des nuits sans lunes et des cieux noirs,
O terre ! Ah qu'il fait bon naître sur tes rivages
Et vivre avec ardeur les plaisirs de chaque âge.
Robert DESNOS ( 1900/1945 )
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22 janvier 2013
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Sous cette voûte d’or où brille une rivière
Des paillettes de nacre aux reflets de satin
Pleuvent du ciel obscur au bord d’un strapontin
Que de gros éléphants barbouillent de lumière.
La dentelle soufflée au pied d’une écuyère
Boursoufle le silence et les pas d’Arlequin
Qu’un tambour babillard roule en gros serpentin
Autour de chevaux blancs fiers de leur cavalière.
Tissant des plis de miel des acrobates nus
Traversent à bout de bras des espaces charnus
Entre des cordes d’ombre et des fils de trapèze.
Et la fanfare explose à chaque numéro
Qu’un mexicain criard sous son beau sombrero
Attise de sa voix comme un morceau de braise.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2012
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Poésie
20 janvier 2013
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Soixante dix ans ont passé . . . déjà !
Ce mois de guerre . . . comme celui-ci, très froid,
Partir au travail dans le petit matin
A bicyclette !
Rejoindre mon poste d'enseignante . . . sympa !
Mais c'était loin . . . trois lieux de chez moi
Dans le petit matin givré . . .glacial. . .
A bicyclette !
Papa m'accompagnait un bout . . . extra !
Monter la grande côte, dure, dure . . .toutefois
Il fallait descendre de vélo,
De la bicyclette !
Les petites mains avaient "l'onglée" . . . oh là là !
Il les réchauffait dans les siennes . . . quel émoi !
C'était rude . . . c'était bon . . .
Et je partais réconfortée
A bicyclette !
Marielle ( Ecrit le 10.01.2010 )
(Hors recueil, c'est le temps froid de janvier,
qui m'a remémorer ce détail, pour moi si émouvant
...
j'avais 17ans !!
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19 janvier 2013
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Quand il neige sur mon pays
De gros flocons couvrent les
branches,
Et les regards sont éblouis
Par la clarté des routes blanches.
Et dans les champs ensevelis,
La terre reprend le grand somme
Qu'elle fait pour mieux nourrir l'homme,
Quand il neige sur mon pays.
Quand il neige sur mon pays,
On voit s'ébattre dans les rues
Les petits enfants réjouis
Par tant de splendeurs reparues.
Et ce sont des appels, des cris,
Des extases et des délires,
Des courses, des jeux et des rires,
Quand il neige sur mon pays.
Quand il neige sur mon pays,
C'est que tout le ciel se disperse
Sur la montagne et les toits gris
Qu'il revêt de sa claire averse, ou qu'une avalanche de lis
De sa pureté nous inonde...
C'est le plus beau pays du monde
Quand il neige sur mon pays !
Albert Lozeau
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19 janvier 2013
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Minuit vient de sonner.
L'An "deux mille un " est arrivé.
La foule se déchaine, se presse,
La ville est en liesse. . .
Partout éclate la joie,
Le ciel s'illumine et flamboie
Le troisième millénaire fait son enrtée,
Et mon vieux coeur un peu confus,
S'étonne d'être là devant ma télé,
Avec des pensées plutôt ambiguës.
Ce sont les Noël d'antan . . .
Les petites joies, les simples bonheurs;
Devant nos cheminées aux feux dansants,
Quand l'An Nouveau nous faisait l'honneur
D'un bonbon ou d'une orange,
D'un sucre d'orge, figurant un ange.
Devant ce troisième millénaire qui se place,
Nos cheveux blancs font la grimace,
Un peu anxieux de devoir tomber en disgrace !
(
Ecrit à Miuit 2001.)
Marielle
( N° 30 de "Sur l'échiquier de le vie" )
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17 janvier 2013
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Si quelque jour ce livre, où ma pauvre âme en pleurs
A la Muse a conté ses plus chères douleurs,
Se trouvait sous vos mains, ouvrez-le : sous le voile
Du symbole, à vos yeux se lèvera l’Étoile
Dont le culte en mon cœur, culte unique et sacré,
A grandi par l’épreuve et par l’âge épuré.
Bien des jours ont passé depuis l’heure fatale
Et bénie où mon rêve en sa grâce idéale
Sous vos traits m’apparut ; où, troublé désormais,
J’ai senti que mon cœur se donnait à jamais !
Depuis, j’ai vainement lutté pour le reprendre :
L’inaltérable feu couve encor sous la cendre
De mes espoirs éteints et des jours révolus...
De ces jours d’autrefois ne vous souvient-il plus ?
Remontez-y sans crainte, et, comme un lac dont l’onde
Réfléchit d’un ciel pur la pureté profonde,
D’un passé sans remords que j’appris à bénir
Laissez flotter en vous le chaste souvenir.
Il ne vous dira rien, rien que ne doive entendre
Une âme au seul devoir s’immolant fière et tendre,
Qui, sous la main du sort se taisant pour souffrir,
De sa douleur du moins n’eut jamais à rougir ;
Et qui pour soi gardant sa peine et son mystère,
Dans ses blancheurs de cygne a traversé la terre.
Ajourd’hui quue l’automne aux pensives tiédeurs
A de l’âge en ma veine assoupi les ardeurs,
Que les rêves fiévreux où la raison s’oublie
Ont fait place en mon âme à la mélancolie
Des soleils déclinants, des espoirs envolés ;
Comme un long crépuscule au front des bois voilés,
Le souvenir lointain de ma saison torride
Verse un jour pâle et doux sur mon présent aride ;
Et d’un regard plus calme embrassant le passé,
Je pèse en mon esprit, de tant d’efforts lassé,
Ce monde où j’ai connu moins de fleurs que d’épines.
Une voix, cependant, du sein de mes ruines
Me dit : « Console-toi ; du moins ton rêve pur
Ne t’aura pas trompé ; si ton ciel est obscur,
Porte plus haut les yeux ; l’Étoile inaccessible,
Emblème immaculé d’un amour impossible,
Brille toujours et verse à ton front attristé
Les tranquilles splendeurs de sa sérénité.
Elle t’a tout donné, te donnant sa lumière.
D’une idéale ardeur l’étincelle première
Te vint dans son rayon sur ton front descendu.
A travers les erreurs où ton pied s’est perdu,
Elle a toujours, visible au delà des orages,
Vers le bien et le beau ramené tes hommages.
Symbole de l’amour, non de la volupté,
Son empire sur toi, c’était sa pureté.
Bénis donc l’être cher qui, de ton culte digne,
A traversé tes jours dans ses blancheurs de cygne. »
A.Lacaussade
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15 janvier 2013
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Parfois, je suis ce désert inutile où la rosée
De l'aurore n’étend même pas ses bras
Pour éviter le souffle de l’harmattan glacé
Juste un sol assoiffé, un pays de non droit.
Parfois, les nénuphars du jour me parlent
Et j’hérite de promesses tièdes pour croire
Que la carte du destin peut être changée
Sans avoir à colorier le tain de mon miroir.
Parfois, l’ombre se vautre dans la nostalgie
Atrophiant le cœur prisonnier de chimères.
A fleur de mots, les parenthèses sans vie
Ouvrent le passé et tombent dans l’ornière.
Parfois, je cours le long des routes bleues
Franchissant les cols, en quête de l’absolu
Mais la brume mélancolique des désaveux
Chevauche, impudique, le songe mis à nu.
Et, je couds sur le temps chargé de solitude
Des alizés d’espoir pour mieux m’envoler
Tout en dirigeant ma girouette vers le sud
Pour oublier les caprices d’un ciel déchiré.
Puis, j’essaie de choisir dans la providence
Entre le crépuscule et les jours en jachère
Les pâturages de soleil même si la distance
Paraît longue avant d’atteindre la lumière.
Si, sous la pierre, s’est réfugiée l’inquiétude
C’est parce que les saisons se sont usées.
Sous le linceul givré de toutes les certitudes
Gisent les lambeaux des rêves de ce passé.
Dans le plomb du rideau, je cache l’espérance
Pour éviter qu’elle n’ait envie de s’échapper
Dans les méandres d’une autre malchance.
Parfois, j’aimerai qu’elle ait envie de rester.
Sedna
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13 janvier 2013
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Elle aurait voulu être "rose"
Recevoir un beau nom de
femme.
Qu'en en parlant on dise :Madame,
Et que sure elle tous les yeux se posent,
Dans les jardins être reine ...ou bien tsarine,
Auprès des lys ou des jasmins,
Elle abandonnerait bien ces épines
Pour de riches pétale de carmin !
Au papillon qui la lutine,
Elle confie ses désirs secrets,
"Non, non, toi si jolie, si fine,
Garde ta fraîcheur, ta liberté !
Dans tes buissons, douce églantine,
N'envie jamais ta belle cousine
Qui chaque matin, tremble de peur
D'être victime du sécateur ! "
Marielle
(Poème n° 36 du recueil
"Entre fleurs et parfums vagabonde la Muse" )
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12 janvier 2013
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Quand s'assombrit le jour,
Que se vide la rue,
S'éclairent les abats-jour.
Sans bruit sous notre toit,
Un silence tenu
S'installe autour de moi.
Quand tout doucement l'ombre,
Partout s'est étendue,
Dans des rêves je sombre.
Et cheminent à pas feutrés,
Vers toi, dans l'absolu,
Vers tous ceux disparus,
Mes souvenirs et mes pensées.
Marielle
( N° 17 de "Au rythme des coeurs et ..." )
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12 janvier 2013
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Au delà des rideaux de mousseline
Le jardin est endormi, les fleurs fanées,
Les arbres, de givre, tous poudrés.
Au delà de la cloture de chez Line,
Tous est blanc dans les grands prés
Qui courent jusqu'au vert de la forêt.
Au dessus, dans le jour qui décline,
Montent des volutes de fumée
Que, vers le ciel, crachent nos cheminées.
Au dedans, la pensée chemine ...
Elle dévale les pentes gelées
Et se perd dans les petits sentiers !
Derrière les rideaux de mousseline,
Reste le rêve, grisant, léger. ...
Et ma tête , par les ans, par le givre grisée,
S'envole, dans le ciel tout blanc des collines.
Marielle
( N° 30 de "Au delà de ma fenêtre" )
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